LE TIBETAIN

LES ENSEIGNEMENTS DU TIBETAIN

PREPARATION AU RETOUR DU CHRIST

PREPARATION AU RETOUR DU CHRIST


Juin 1947
J'ai beaucoup à dire aujourd'hui, à la suite de ma précédente communication – et je parle ici à tous les aspirants et disciples. Les possibilités offertes sont si grandes en ce moment que je cherche à vous mettre en face des choix que vous pouvez faire, vous laissant libres de décider vous-mêmes. Ce que vous déciderez, néanmoins, affectera nettement le reste de l'activité de votre vie. C'est là que réside le défi qui vous est porté. Ce que j'ai à dire est de nature relativement simple – si simple qu'il peut vous sembler que nous retombions à un point bas. Cependant, si simple soit-il, le problème est difficile à résoudre. Votre réaction à ce que j'ai à dire dépendra de votre sens des valeurs, et non d'une quelconque faculté de raisonnement abstrus.
L'aspirant moyen et l'être humain intelligent sont aptes à mettre l'accent sur l'actuelle complexité des affaires et des événements humains ; ceux-ci, pensentils, submergent les hommes en tous pays. Ils se fournissent ainsi un alibi valable.
Dans ce que je vais dire, l'accent sera en rapport avec le récent message que j'ai envoyé au sujet du Retour du Christ. Ce message portait son propre défi, et les questions qu'il soulève en tout coeur humain sincère sont :
1. Comment puis-je personnellement relever ce défi ?
2. Que puis-je faire, spécifiquement ?
3. Quelles sont les mesures que moi-même et tout aspirant devrions prendre ?
Ces questions ont une certaine signification pour telle personne, et une autre signification pour telle autre. Certaines réponses se feront jour à mesure que vous lirez ce que j'ai à dire. J'écris ici pour les gens qui sont des disciples du Christ, mais mes paroles peuvent avoir un sens pour tout penseur sincère, ou croyant chrétien.
Les complexités et les difficultés de cette période d'après-guerre sont très grandes. Plus l'aspirant est près de la source de lumière et de pouvoir spirituels, plus difficile est son problème, mais plus claire aussi sera sa compréhension des faits. En ne regardant pas les détails du premier plan, qui prennent toujours des proportions exagérées, et en se détachant des détails qui font pleuvoir dans la vie quotidienne les perplexités et les angoisses, le problème est relativement simple et de nature double.
Tout d'abord, la guerre physique extérieure vient tout juste de se terminer ; il y a peu de temps – deux ans – que le feu a cessé, et aucun pays n'est encore remis de ses funestes effets. Il n'existe aucune vraie relation entre les nations, et aucune vraie compréhension. Aujourd'hui, les Etats-Unis permettent qu'on lève des fonds pour armer les sionistes contre la Grande-Bretagne, puissance alliée et amie ; ils autorisent aussi la propagande contre la Russie, aussi puissance alliée et amie. Il n'y a de véritable effort nulle part (poursuivi avec une ferme détermination et un esprit de compromis correct) pour mettre fin aux conditions qui sont la cause majeure de la guerre et engendrent la haine parmi les nations.
Deuxièmement (et d'importance encore plus grande sous l'angle des valeurs spirituelles, bien que moins faciles à percevoir), les forces du mal sont encore actives ; elles ont été repoussées, mais elles sont encore puissantes ; elles continuent à travailler de manière subtile et s'efforcent de prendre pied plus fermement ; elles continuent à nourrir habilement l'angoisse et l'insécurité mondiales, afin de créer un nouveau point de tension dans le monde.
Tant que ces deux sources de tension mondiale n'auront pas été reconnues et traitées correctement, la vie de l'aspirant et plus encore celle du disciple seront extrêmement dures. Vous pouvez répliquer (et avec vérité) que la vie de ceux qui ont souffert du fait de la guerre, le sort des populations affamées qui supportent encore le plus fort de ce que fut l'attaque en Europe – les habitants de Grande-Bretagne, d'Italie, de Chine, de Pologne et des Balkans, le sort des Allemands et des Japonais, responsables des difficultés, et celui de tous ceux qui sont engloutis dans les conséquences de l'attaque allemande sur le monde – est dur au-delà de toute endurance, et doit donc être partagé par tous les aspirants et disciples. Cela est vrai, en effet. Mais les penseurs les plus avancés ont beaucoup plus à endurer que le sort général. S'ils ouvrent leur coeur et leur esprit, ils participent non seulement aux difficultés qui assaillent la masse des hommes en tous lieux, mais ils ont aussi conscience des possibilités spirituelles de l'avenir, de la tâche à achever pour "sceller la porte de la demeure du mal", et des circonstances prodigieuses et uniques qui s'offrent à ceux qui reconnaissent et acceptent le retour imminent du Christ.
Lorsque le disciple est confronté avec les événements et les possibilités à la fois intérieurs et extérieurs, il peut enregistrer une impression de frustration complète ; il aspire à aider, mais ne sait que faire ; sa compréhension des difficultés menaçantes, son analyse de ses ressources et de celles des personnes avec qui il travaille, sa perception claire des forces alignées contre lui l'incitent à rester tranquille et à dire : De quelle utilité est l'effort que je peux faire ? Pourquoi ne pas laisser les deux forces, celle du bien et celle du mal, la Loge Noire et la Hiérarchie spirituelle, se battre seules ensemble ? Pourquoi ne pas compter sur la pression du courant de l'évolution pour faire cesser le combat, finalement et à la longue, et entraîner le triomphe du bien ? Pourquoi s'y évertuer maintenant ?
Ce sont là des réactions naturelles, quand on examine l'actuel champ de conflit, la convoitise qui règne, les antagonismes raciaux et internationaux, et les motifs égoïstes qui gouvernent tant d'unités nationales, en plus de la lourde apathie des masses et, en particulier le soupçon et le manque de confiance grandissants entre les Etats-Unis et la Russie – situation ou les deux groupes sont presque également coupables. Cette situation génératrice de guerre est nourrie, derrière la scène, par le pouvoir très habile et violemment anticommuniste de l'Eglise catholique romaine, avec ses plans politiques organisés – plans qui se développent notablement aux Etats-Unis. A ces facteurs le penseur intelligent ajoute les activités réactionnaires en tous pays, la lutte pour le pétrole qui gouverne la politique de la Russie, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Il faut y ajouter la lutte actuelle entre Hindous et Mahométans pour la domination de l'Inde, la lutte concernant la Palestine – fomentée par les sionistes, et non par les Juifs dans leur ensemble. Lutte par laquelle les sionistes ont empêché les personnes juives déplacées (seulement 20 % de l'ensemble) de découvrir combien elles seraient les bienvenues dans le monde entier ; lutte qui a la convoitise pour motif et non l'amour de la Palestine, qui est gouvernée par des intérêts financiers et non par l'esprit humanitaire dont se réclament les sionistes, et qui les forcerait à accepter les offres faites par la Grande-Bretagne, le Canada, le Chili, la Belgique et bien d'autres.
Ces facteurs, lorsqu'ils sont saisis par les hommes et les femmes qui pensent, produisent un profond découragement, et un sens de futilité et d'impuissance. Au contraire, il faut y faire face avec courage, avec vérité et compréhension, avec la volonté de parler objectivement dans la simplicité et l'amour, afin d'exposer la vérité et de clarifier les problèmes qui doivent être résolus. Les forces d'opposition retranchées dans le mal doivent être mises en déroute avant que le Christ ne puisse venir, lui que tous les hommes attendent.
Savoir qu'Il est prêt, et désireux d'apparaître publiquement à son humanité bien-aimée ne fait qu'ajouter à l'impression générale de frustration, et une autre question vitale se pose : Pendant combien de temps devrons-nous souffrir, lutter, nous battre ? La réponse est claire. Il viendra sans faute quand la paix aura été rétablie dans une certaine mesure, quand le principe de partage sera au moins en voie de dominer les affaires économiques et quand les Eglises auront commencé à nettoyer la maison. Alors, Il pourra venir et viendra ; alors, le royaume de Dieu sera reconnu publiquement, et il ne sera plus une affaire de rêve et d'idéal.
Les aspirants ont tendance à se demander pourquoi le Christ ne vient pas avec toute la pompe et la cérémonie que les Eglises attribuent à l'événement, et ne manifeste pas son pouvoir divin, par sa venue, ce qui prouverait de manière convaincante l'autorité et le pouvoir de Dieu, mettant fin ainsi à ce cycle d'angoisse et de détresse. Les réponses à cela sont nombreuses. Il faut se souvenir que l'objectif principal du Christ ne sera pas de manifester du pouvoir, mais de rendre public le royaume de Dieu qui existe déjà. De plus, lorsqu'Il vint précédemment, Il ne fut pas reconnu ; en sera-t-il différemment cette fois ? Vous pouvez demander pourquoi Il ne serait pas reconnu ? Parce que les yeux des hommes sont aveuglés par des larmes de pitié-de-soi et non de
contrition ; parce que le coeur des hommes est encore rongé par un égoïsme que la souffrance de la guerre n'a pas guéri ; parce que l'échelle des valeurs est la même que dans l'Empire romain corrompu, seulement, en ce temps-là, cette échelle de valeurs était localisée et non universelle ; parce que ceux qui pourraient Le reconnaître, et qui aspirent à Sa venue ne veulent pas faire les sacrifices nécessaires, et assurer ainsi la réussite de Son avènement.
Un autre facteur militant contre la reconnaissance du Christ et qui vous surprendra probablement, est le fait qu'il y a dans le monde actuellement tant de personnes très bonnes, tant de disciples et de travailleurs altruistes, tant de personnes vraiment pleines de vertu, que la compétition spirituelle appellerait de sa part un degré de sainteté qui l'empêcherait de s'approprier un corps de nature à lui permettre de se manifester parmi les hommes. Ce n'était pas le cas il y a deux mille ans ; néanmoins, c'est le cas aujourd'hui, tant est grand le progrès humain, et la réussite du processus évolutif. Pour qu'Il puisse aujourd'hui marcher parmi les hommes, il faut un monde comportant assez de travailleurs efficaces et de personnes spirituelles, pour changer l'atmosphère de la planète ; alors, et seulement alors, le Christ pourra venir et viendra. Je ne vous présente cependant pas une impossibilité.
L'ésotérisme moderne et la réussite d'un mode de vie spirituel et scientifique sont si largement reconnus que cela a profondément affecté la conscience des hommes en tous lieux ; Il en sera ainsi de plus en plus, à mesure que l'espoir de la venue du Christ et la préparation de celle-ci se répandront parmi les hommes. La situation n'indique aucune frustration divine (dont celle des disciples mondiaux pourrait être la réflexion), ni aucune incapacité d'apparaître. Cela indique plutôt la merveille de la divinité chez l'homme. La divinité néanmoins attend l'expression du libre arbitre de l'homme.
Une autre réponse est que lorsque le Christ surgira du Lieu de Pouvoir, amenant avec lui ses disciples, les Maîtres de Sagesse, ce Lieu de Pouvoir se situera sur terre, et sera publiquement reconnu ; les effets de l'apparition et de la reconnaissance seront énormes, suscitant un effort et une attaque également énormes de la part des forces du mal – à moins que l'humanité elle-même n'ait préalablement "scellé la porte de la demeure du mal". Ce qui doit être fait par l'établissement de justes relations humaines.
Encore une autre réponse à laquelle je vous demande de réfléchir est que le Christ et la Hiérarchie spirituelle ne transgressent jamais – quel que puisse en être le motif – le droit divin de l'humanité de parvenir à la liberté, en luttant pour la liberté, individuellement sur le plan national et international.
Lorsque la vraie liberté couvrira la terre, nous verrons la fin de la tyrannie, politique et religieuse. Je ne parle pas ici de la démocratie moderne, qui est à présent une philosophie de pensées velléitaires, mais d'un état de choses où le peuple lui-même gouvernera ; les individus ne toléreront l'autoritarisme d'aucune Eglise, ni l'autoritarisme d'un gouvernement ou système politique ; ils n'accepteront ni ne permettront la domination d'un groupe d'hommes qui leur dira ce qu'ils doivent croire pour être sauvés, ni quel gouvernement ils doivent adopter. Je ne dis pas que ces objectifs désirables doivent être des faits accomplis sur terre avant la venue du Christ. Je dis que cette attitude envers la religion et la politique doit être généralement acceptée comme nécessaire à tous les hommes ; des mesures doivent avoir été prises avec succès, dans la direction des justes relations humaines.
Voilà ce que le nouveau groupe des serviteurs du monde, les disciples, les aspirants et les hommes de bonne volonté, de tous les coins du monde, doivent croire et enseigner, en préparation de Son avènement.
Rien donc ne peut compenser le sens de frustration (indéniablement présent et basé sur des conditions de fait) si ce n'est l'acceptation et le développement d'un état d'esprit fondé sur la croyance en la véracité des documents historiques, qui témoignent de beaucoup d'avènements aux moments cruciaux des affaires humaines, et de nombreux Sauveurs du Monde, dont le Christ fut le plus grand. L'attitude correcte et constructive doit aussi être basée sur une reconnaissance innée de l'existence du Christ et de sa Présence parmi nous en tous temps ; elle doit reposer sur la connaissance que la guerre – avec ses horreurs inexprimables, ses cruautés et ses cataclysmes – n'était que le balai du Père, déblayant les obstacles placés sur le sentier de retour de son Fils. Il aurait été à peu près impossible de préparer sa venue, face aux conditions d'avant-guerre. C'est sur ces faits que le nouveau groupe des serviteurs du monde doit aujourd'hui s'appuyer. Il lui faut reconnaître les facteurs d'obstruction, mais aussi refuser d'être frustré par eux ; il doit avoir conscience des entraves (dont beaucoup sont financières et basées sur la convoitise matérielle), et ensuite faire preuve de tant d'habileté dans l'action et de tant de perspicacité dans les affaires que ces entraves seront surmontées. Les membres du groupe doivent traverser les difficultés mondiales en voyant clair, et – tenant devant eux l'étoile à cinq branches du Christ – passer indemnes et victorieux, à travers tous les facteurs de frustration.
Je ne cherche pas à parler ici des habituelles frustrations spirituelles, ni ne souhaite perdre du temps en platitudes ordinaires et en réponses "bien comprises" qui n'aident pas, car elles demeurent des platitudes, et ne sont pas traduites en action. Je traiterai ici uniquement de deux facteurs qui conditionnent les possibilités actuelles ; on peut les considérer comme des obstacles si complets, qu'à moins qu'on ne les fasse disparaître, c'est seulement après un long retard, que le Christ pourra revenir. Ce sont :
1. L'inertie de l'aspirant moyen, ou de l'homme spirituel.
2. Le manque d'argent pour le travail de préparation.
Ces deux entraves reposent fondamentalement sur une seule chose : le matérialisme – l'une sur le matérialisme de l'effort physique, et l'autre sur le matérialisme de l'attitude mondiale.
Maintenons ces thèmes dans la simplicité et au niveau où la plupart des gens pensent actuellement. Soyons intensément pratiques, et obligeons-nous à regarder les conditions telles qu'elles sont parvenant ainsi à une meilleure connaissance de nous-mêmes et de nos motifs.

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