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Catégorie : CORPS SUBTIL
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Corps causal

En ésotérisme occidental, le corps causal est censé être un corps suprasensible ou subtil, qui recueillant les fruits karmiques d'une existence, en conserve comme une quintessence laquelle sera la cause déterminant les forces disponibles dans l'incarnation suivante, notamment pour l'organisation de ses différents corps.

Pour Arthur Powell, qui résume l'enseignement des théosophistes (Ledbeater, Annie Besant), « le manomaya-kosha [corps mental] recueille et élabore, alors que le vijñâmaya-kosha [corps causal] ordonne et discerne... Alors que le mental inférieur [corps mental] repose entièrement sur des images mentales construites par les sens, qu'il raisonne autour d'objets uniquement concrets et qu'il traite d'attributs différenciant un objet d'un autre, l'Ego [le corps mental], en revanche, utilisant la conscience causale et ayant appris à distinguer clairement les différents objets et leurs différences, commence à les regrouper selon quelques attributs communs qui apparaissent en un certain nombre d'objets divers, et forme un lien entre eux... Il développe le pouvoir de reconnaître l'identité et la diversité.»

Synonymes selon Pierre A. Riffard[1] : « corps égoïque », « corps karmique », « corps mental supérieur », Ego, « manas supérieur » (selon le théosophisme), « esprit humain » (chez Max Heindel), Moi supérieur (Rudolf Steiner, « soi fait de connaissance » , vijñâmaya-kosha (en sanskrit, enveloppe faite d'intellect, gaine de conscience, dans le Védânta), troisième et dernière composante du linga-sharîra ("corps-signe").

Historique de la notion

Après la mort, « Il subsiste alors une sorte d'extrait de la vie écoulée que le Je emporte avec lui et qui constitue un bien impérissable que l'homme conserve pour toutes ses incarnations futures. À chaque incarnation une nouvelle feuille s'ajoute aux précédentes. C'est ce que la théosophie appelle le corps causal, car dans ce corps causal siège la cause qui déterminera la manière dont se restructureront les incarnations ultérieures.»[5]

Manifestations ?

Quels phénomènes, quelles expériences attesteraient, aux yeux des ésotéristes, l'existence de ce « corps causal » nié par les scientifiques ?

  1. les intuitions intellectuelles. Les éclairs de pensée, indépendants de la personne, proviendraient du "corps causal". Powell : "Le corps mental sert l'intelligence pour les idées concrètes ; le corps causal est l'organe de la pensée abstraite."

  2. les archétypes. Omraam Mikhaël Aïvanhov confesse ceci : « Les symboles éternels, les archétypes, je les ai retrouvés exactement tels qu'ils sont dans le monde causal... Si vous méditez sur certaines vérités qui se trouvent très haut dans le plan causal, il se produit un mouvement dans les profondeurs du subconscient, et, à ce moment-là, apparaît une forme, un cristal, une image ou un symbole. C'est de cette façon que s'expliquent tous les rêves, les prémonitions, les prophéties, les visions... Les cristaux reflètent le monde causal » [6].

  3. la réincarnation, le karma, le « paradis ». Selon les ésotéristes tenants de la réincarnation (Helena Blavatsky, Rudolf Steiner, etc.), l'entité qui transmigrerait d'un corps à l'autre, lors d'une réincarnation, d'une métempsycose, serait le « corps causal ». Une fois libéré des corps éthérique par la mort, des corps astral et mental par la purification, l'âme pénétrerait dans la région céleste[7].

  4. le yoga. Arthur Avalon glisse ceci, dans son étude du tantrisme : "Lorsque kundalini sommeille, l'homme est éveillé à ce monde. Lorsqu'il est éveillé, il dort, c'est-à-dire qu'il perd toute connaissance du monde et qu'il entre dans son corps causal. Dans ce cas, il passe au-delà de la connaissance informe."[8]

Idées

Les ésotéristes mettent en parallèle les corps subtils et les plans subtils, c'est-à-dire les niveaux du monde invisible. Il y aurait dans le macrocosme, dans le monde, un plan éthérique, comme dans le microcosme, dans l'homme un corps éthérique ; un plan astral, etc. Donc un plan causal correspondrait au corps causal.

Plusieurs auteurs, dont Franz Bardon, rapprochent « corps causal » et « ange gardien ».

Selon Omraam Mikhaël Aïvanhov, les émanations des corps causal, bouddhique et atmique « forment le corps de gloire dont saint Paul fait mention dans ses Épîtres [I Corinthiens, 15:43]. Le corps de gloire, comme l'aura, est une émanation de l'être humain, mais, alors que l'aura reflète aussi bien les défauts que les qualités de l'homme, le corps de gloire est l'expression de la vie spirituelle la plus intense. »[9]

Bibliographie

Notes et Références

  1.  P. A. Riffard, Nouveau dictionnaire de l'ésotérisme, Payot, 2008, p. 70.

  2.  Christian Jacq, La sagesse égyptienne (1981), Pocket, 1997, p. 141.

  3.  Valéry Sanfo, Les corps subtils, trad., Paris, De Vecchi, 2008, p. 106.

  4.  La théorie des enveloppes ou fourreaux se trouve dans la Taittiriya Upanishad

  5.  Rudolf Steiner, Connaissance du Christ, GA 100, conférence donnée à Kassel le 18 juin 1907, Éditions Anthroposophiques Romandes, Genève, 1990.

  6.  Omraam Mikhaël Aïvanhov, Le langage symbolique, Éditions Prosveta, 1973, p. 211-213

  7.  Annie Besant, La vie occulte de l'homme, 1913, trad., Éditions Adyar, 2005, p. 65.

  8.  Arthur Avalon, Introduction à l'hindouisme tantrique, Éditions Dervy-livres Trismégiste, 1983, chap. VI : "Le yoga de la kundalini" (chap. XXIX de Shakti and Shakta, 1919), p. 217.

  9.  Omraam Mikhaël Aïvanhov, L'aura, in « Vous êtes des dieux », Éditions Prosveta, Fréjus, 1997, p. 391)

Liens externes

[1] les corps d'énergie