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Catégorie : CORPS SUBTIL
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Corps éthérique

Ce concept s'inscrit dans la croyance d'un système énergétique accessible par la perception extra-sensorielle. Malgré la consonance du terme, l'éthérique ne désignerait pas une quelconque substance ténue, mais ce qui donne à toute substance sa forme.

Synonymes selon Pierre A. Riffard[1] : âkâsha (éther, en sanskrit), "âme nutritive" ou "âme végétative" (chez Aristote), "corps animique", "corps de sensibilité" (chez Rudolf Steiner), "corps vital" (chez Max Heindel), "corps énergétique", "double éthérique", "double fluidique", "double vital", "force vitale", jîva (principe vital, dans l'hindouisme), prânamaya-kosha (enveloppe faite de souffle vital, dans le Vedânta), "principe vital", "soi fait de souffle" (dans l'hindouisme), "véhicule de vitalité" (vehicle of vitality chez Crookall).

La notion de corps éthérique n'est admise ni par la science (sauf par l'école des vitalistes) ni par la philosophie (sauf par les néoplatoniciens).

Historique de la notion

"En vérité, différent de ce soi qui consiste en l'essence de la nourriture [l' annamaya-kosha, l'enveloppe nourricière, le corps physique], bien que situé à l'intérieur de la gaine de celui-ci, se trouve un autre soi intérieur qui, lui, est fait de souffle, d'énergie vitale (prâna). Oui, c'est par lui qu'est remplie l'enveloppe de nourriture (annamaya-kosha). Et ce Soi possède également la forme humaine, calquée sur celle de l'enveloppe de nourriture. Prâna, le souffle vital, l'inspir, est bel et bien sa tête ; vyâna, la rétention, est son flanc droit ; apâna, l'expir, est son flanc gauche ; l' âkâsha [éther], l'espace-air, est son tronc ; la terre est ses membres inférieurs et son support." Taittirîya-Upanishad [1] (VIIe s. av. J.-C.).

Manifestations ?

Quels phénomènes ou quelles expériences, selon les ésotéristes, pourraient servir de "preuve" à l'existence du corps éthérique ? Pour Arthur E. Powell, "le double peut être séparé du corps physique dense soit par un incident, soit par la mort, soit par l'action de produits anesthésiants, comme l'éther ou le gaz, soit encore par mesmérisme [passes magnétiques]." De son côté, Ernest Bozzano note ceci : "Il existe dans le 'corps somatique' un 'corps éthérique' qui, en de rares circonstances de décroissance vitale : sommeil ordinaire, hypnotique, médiumnique, extase, évanouissements, effets des narcotiques, coma, est susceptible de s'éloigner temporairement du 'corps somatique' durant l'existence terrestre"[14] D'autres phénomènes pourraient faire croire en l'existence du corps éthérique, par exemple le membre fantôme (la sensation ressentie sur un membre pourtant amputé), la photographie Kirlian (un halo lumineux). Mentionnons des expériences citées par les ésotéristes, mais contestées par les scientifiques pour leur réalité et dans leur interprétation :

  1. le déroulement de vie. Quand on se noie, il arrive que l'on voit défiler, en une sorte de film, les grands événements de son existence. Cela constituerait un argument dans la mesure où le corps éthérique serait le lieu de mémoire de l'individu.

  2. une grande frayeur. Quand on subit une peur violente et brusque, le corps éthérique pourrait se détacher un instant du corps physique.

  3. l'anesthésie. Quand le corps physique ne ressent plus la douleur physique, le corps éthérique serait détaché du corps physique. Omraam Mikhaël Aïvanhov : "J'ai voulu démontrer à mes amis l'existence du corps éthérique, ce double du corps physique qui lui donne la sensibilité... Je me concentrer [sur une personne] pour la plonger dans un sommeil hypnotique, puis je faisais au-dessus d'elle quelques passes magnétiques pour lui retirer son corps éthérique que je déplaçais dans la pièce voisine. Avec une épingle, je lui piquais légèrement le bras. Elle ne réagissait pas : visiblement elle ne sentait rien. Ensuite, j'allais dans la pièce voisine et là, avec la même aiguille, je piquais légèrement le corps éthérique que je lui avais retiré. Et voilà qu'elle poussait un cri."[15]

  4. le retrait de la force vitale. Certains médiums, initiés, fakirs sont, dit-on, capables de retirer ou accélerer la vie d'un objet vivant. Ils ôteraient la "force vitale", le prâna (le souffle vital, en sankrit), lâkâsha (l'éther), le "corps éthérique", par exemple d'une fleur, qui alors fâne ; à l'inverse, ils pourraient accélerer la poussée d'une plante, le mûrissement d'un fruit. - Pour les sceptiques, il n'y a là que prestidigitation.

  5. l'arrêt de la vie végétative dans la plante. Quand, l'hiver arrivant, les plantes cessent de croître, elles ne seraient plus que corps physique. Selon Rudolf Steiner, "la plante, vers l'automne, doit laisser sortir d'elle le corps éthérique ou corps de vie" (Macrocosme et microcosme, Triades, p. 307).

  6. les chakra. Ces centres subtils seraient "situés dans les corps éthérique et astral".

  7. le membre fantôme. Selon le théosophiste Arthur Powell, "parfois il arrive que les personnes à qui été amputée une partie du corps se plaignent de ressentir de la douleur à l'extrémité du membre coupé, c'est-à-dire à l'endroit correspondant au membre coupé. Ce phénomène dépend du fait que la partie éthérée n'a pas été extirpée en même temps que la partie physique dense ; le voyant constate qu'elle reste visible à la place de l'autre." - Il ne s'agit là que d'une interprétation, parmi bien d'autres.

  8. les spectres. Selon Alexandre Moryason, une catégorie de fantôme est "celle dont la forme est le corps éthérique réel du défunt"[16]. Les spirites parlent de "spectre", dans ce cas. - Sans garantie !

  9. la rate et le plexus solaire seraient les sièges du corps éthérique[17], de sorte que leur santé renseignerait sur l'état du corps éthérique.

Idées

Le "cordon d'argent"

Le cordon d'argent lierait les deux parties du corps matériel : le corps physique (ou corps grossier) et le corps éthérique (ou double vital).

Bibliographie

(par ordre alphabétique)

Notes et références

  1.  Pierre A. Riffard, Nouveau dictionnaire de l'ésotérisme, Payot, 2008, p. 69.

  2.  Christian Jacq, La sagesse égyptienne (1981), Pocket, 1997, p. 141.

  3.  Christian Jacq, apud Dictionnaire critique de l'ésotérisme, PUF, 1998, p. 701.

  4.  Valéry Sanfo, Les corps subtils, trad., Paris, De Vecchi, 2008, p. 106.

  5.  Louis Frédéric, Dictionnaire de la civilisation indienne, Robert Laffont, coll. "Bouquins", 1987, p. 49.

  6.  Jean Herbert et Jean Varenne, Vocabulaire de l'hindouisme, Dervy-Livres, 1985, p. 21.

  7.  André-Jean Festugière, Études de philosophie grecque, Vrin, 1971, p. 395, 401.

  8.  Aristote selon le pseudo-Plutarque, Placita philosophorum, I, 6, 881.

  9.  Les présocratiques, Pléiade, p. 561-562, 1396.

  10.  H.C. Agrippa, De la philosophie occulte, III, chap. 37, 41 et 43. Charles Nauert, Agrippa et la crise de la pensée à la Renaissance, trad., Dervy, 2001, p. 264.

  11.  Justinus Kerner, Die Seherin von Prevorst, 1829.

  12.  Antoine Faivre, "Recherches sur les courants ésotériques dans l'Europe moderne et contemporaine", Annuaire de l'École Pratique des Hautes Études, section des sciences religieuses, résumés des conférences et travaux, 2006-2007.

  13.  Rudolf Steiner, La science de l'occulte (1910), chap. II : "L'être humain" ; Théosophie. Introduction à la connaissance suprasensible du monde et de la destinée de l'homme (1904).

  14.  E. Bozzano, Les phénomènes de bilocation, 1934, trad.? J.M.G., 2006, p. 9.

  15.  O. M. Aïvanhov, Éléments d'autobiographie, t. I : Afin de devenir un livre vivant, Fréjus, Prosveta, 2009, p. 94.

  16.  note de A. Moryason dans Franz Bardon, Le chemin de la véritable initiation magique,1956, trad. 1989, Wuppertal, D. Rüggeberg éditeur, p. 226.

  17.  O. M. Aïvanhov, Œuvres complètes, t. IX : "Au commencement était le Verbe", chap. "Le corps de résurrection" (1971), Prosveta, 1974, p. 198.

  18.  Le Figaro, 10 mai 2010. The Daily Telegraph, 12 mai 2010.

Liens externes