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LE BIEN ETRE AU QUOTIDIEN

Les noeuds

Les noeuds

Lorsque la kundalinî atteint l'âjnâ-chakra, la personne est au-delà des tattvas ou éléments, installée dans son propre Moi. Le risque de retomber dans le piège des hauts et des bas émotionnels disparaît. Dans la terminologie tan- trique, les trois noeuds :

-        Brahrnâ granthi (noeud de Brahrnâ)

-        Vishnu granthi (noeud de Vishnu)

-        Rudra granthi (noeud de Rudra ou Shiva)

Sont désormais dénoués. La réalité phénoménale est envahie par l'Énergie divine, et le Moi s'installe dans une enveloppe de béatitude (Ânandamayi kosha).

Brahmâ granthi,

 Le premier noeud, est situé dans le premier chakra, le mûlâdhara. Bien que cet emplacement soit celui indiqué par le Jâbâla upanishad et par la Yogashikhaupanishad, d'autres textes tantriques le placent dans la région du nombril, puisqu'il s'agit du noeud de samsâra, le monde des « noms et des formes » (nârnarûpa). Ce monde représente le premier obstacle dans la croissance de la spiritualité du Moi individuel, oujîva. C'est là que se trouve agni tattva (l'élément feu), produit de la sous catégorie appelée rûpa (forme) tanmatra. Ce noeud représente le premier obstacle dans l'ascension de la kundalinî dont il bloque l'ascension vers les centres plus élevés. Brahrnâ est le créateur de ce monde de noms et de formes, et c’est la raison pour laquelle ce noeud est appelé noeud de Brahmâ.

Le monde des noms et des formes pénètre en nous par les cinq organes des sens (les yeux, les oreilles, le nez, la langue et la peau), que l'on appelle en langage tantrique les « cinq fenêtres ». Ce monde occupe une grande partie de notre conscience il crée les ambitions et les désirs et il prend l’esprit au piège. En déliant ce noeud, on se libère des attachements; il est impossible de méditer de manière efficace tant qu’on ne l’a pas fait. Ce noeud est source de nervosité et empêche l'esprit de se concentrer (ekagra). En fermant les cinq fenêtres par la pratique constante de pratyâhâra (retrait volontaire des organes des sens), on peut maîtriser l'esprit. Lorsque le fonctionnement chimique de)'organisme est purifié par la pratique du nâdi shodhana, l'énergie s'élève et Ion peut alors dénouer le noeud. Avant d'atteindre ce stade, toutefois, il faut pratiquer les cinq yamas et niyamas ou « contraintes », et parvenir à une

: Âsana (position) stable, dans laquelle on peut rester pendant un long moment. Lorsque le pratiquant est devenu adepte de nâdi shodhana et de praryâhâra, il peut commencer à méditer sur les chakras. En partant du premier chakra, on doit pratiquer la visualisation en reconstruisant mentalement les dessins des chakras. Cela doit être fait dans un environnement naturel adapté, la présence d'un gourou expérimenté, correctement initié, dont la présence : procure calme et tranquillité d'esprit. La foi dans le gourou ou la grâce de : kundalinî peut produire des miracles, et permettre de dénouer le noeud. Une fois que la kundalinî est passée et a dénoué le noeud de Brahmâ, le yogi est centré et les images du monde des noms et des formes ne viennent pas interrompre sa méditation.

Vishnu granthi est situé dans la zone de l'anâhata-chakra (ou chakra du coeur). Il constitue l'obstacle suivant au passage de la kundalinî. Ce noeud produit de la compassion (karuna), un attachement au bien cosmique et un sincère désir de venir en aide à 1 'humanité souffrante. Cet attachement à la compassion favorise le lien avec les organisations et ordres spirituels. Vishnu est le dieu de la préservation, et Vishnu granthi est le noeud qui engendre le désir de conserver la sagesse séculaire, les traditions, les institutions et les ordres spirituels. Cet attachement est encore renforcé par le chakra du coeur, celui de la dévotion, de la foi et de l'amour. Mais même la dévotion aux écritures et le respect des ordres spirituels représentent un lien. Ce n'est qu'en faisant preuve de discrimination, de connaissance et de foi véritables que l’on peut dénouer le noeud de Vishnu et comprendre l’objectif, partie intégrante du projet divin, que renferme le cosmos. Cette prise de conscience permet de dépasser l'attachement à la préservation. Le pratiquant peut se libérer des liens traditionnels, profondément ancrés dans le code génétique de chaque individu. Le yoga permet de transcender le code génétique et d'accéder à la liberté (svatantrya). Après avoir délié le noeud de Brahmâ, on évolue au-delà du monde des noms et des formes; après avoir dénoué de noeud de Vishnu, on dépasse l'attache- ment émotionnel aux traditions et aux engagements, témoignage de la loyauté à un ordre spécifique. L’ego individuel se dissout alors et la volonté de Dieu s'impose. Ayant pleinement saisi la nature illusoire du monde des noms et des formes, on ne s’en sent plus responsable. On comprend la lîlâ (le jeu divin) et on remplit son rôle sans plus engendrer de semences de karmas, qui ramèneraient à cet univers de mâyâ. On commence à entendre anahad naad (anâhata nâda, le son cosmique) et les shrutis (fréquences cosmiques). Les yogis perçoivent les shrutis et les livrent au monde sous forme de mantras. Constitués en unité, les shrutis forment le corps du Veda.

Vishnu granthi est difficile à dénouer en raison de son lien avec le code génétique. Cette difficulté est à l'origine de l'institution sannayasa en Inde, qui prône l'ascétisme. En entrant dans cet ordre, on meurt pour la société; la nouvelle naissance a lieu dans un ordre spirituel et la personne est appelée « née deux fois ». La famille du pratiquant qui entre dans l'institution sannayasa est supposée lui rendre tous les rites funèbres. Ce dernier est ainsi libéré des liens profonds du code génétique. L'initiation qu'il reçoit à ce moment-là l'aide à dénouer le vishnu granthi.

Rudra granthi est situé dans la zone du troisième oeil. C'est le dernier noeud et, une fois qu'il l'a dénoué, le pratiquant s'installe dans l'enveloppe de béatitude. Après avoir annihilé le monde des noms et des formes, il faut détruire les derniers liens qui bloquent le passage de la kundalinî vers le soma chakra. Lorsque la kundalinî, remontant le vishuddha chakra, atteint l'âjnâ  chakra, le sujet, désormais yogi, devient tattvatita ; il se trouve au-delà des cinq éléments, terre, eau, feu, air et âkâsha. Le monde des noms et des formes provient des tattvas. Ce sont eux qui modifient en permanence la structure chimique du corps et qui engendrent les fluctuations émotionnelles et les attachements du Moi. Après avoir traversé le cinquième chakra, la kundalinî se dirige vers le sixième où les tattvas fusionnent en leur source, le mahat ou maha tattva. Là, les nâdis Ida et Pingala se croisent et se désintègrent respectivement dans les narines droite et gauche. En tant que canaux lunaire et solaire, Ida et Pingala sont liées au temps. Mais dans l'âjnâ-chakra, la conscience liée au temps se dissout et le yogi accède à l'infini. Le noeud alors se dénoue et le yogi, fort de son énergie motrice, peut s’élever dans le soma-chakra.

Les écrits tantriques affirment que lorsqu'un yogi atteint l'âjnâ-chakra, il a le pouvoir de percevoir très clairement le passé, le présent et l’avenir. Il devient trikaladarshi (tri, « trois » ; kala, « temps » ; darshi « voyant »), c'est-à-dire visionnaire. Il peut voir clairement ce qui se passe et être présent en tout lieu, à tout moment. Pour lui, les barrières du temps et de l'espace n’existent plus. Mais c’est à ce stade que le rudra granthi devient un obstacle, car le yogi risque de se perdre dans ses intuitions, les siddhis et les miracles. S ' il ne prête pas attention à de telles visions et dépasse l' attachement aux siddhis, il peut progresser et transcender les trois gunas ; il devient ainsi gunatita (au-delà des aspects ou qualités) et atteint la béatitude éternelle, l'union totale et la conscience non dualiste.

En résumé, le brahma granthi est associé au corps physique et au monde des noms et des formes. Le vishnu granthi est relié au corps astral et au monde des émotions, tandis que le rudra granthi concerne le corps causal et le monde de la pensée, des idées, des visions et des intuitions.

Tout en travaillant pour se libérer des différents noeuds, le yogi écoute dix sortes de sons, lui permettant d ' accéder à un état de méditation profonde :

 

1. Le gazouillis des oiseaux

2. Le son des grillons

3. Le son des cloches

4. Le son de la conque

5. Le son de la vînâ (luth indien)

6. Le son du mridangam (tambour à deux faces)

7. Le son de la flûte

8. Le son du pakhavaj (autre tambour)

9. Le son de la trompette

10. Le rugissement d'un lion.

 

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