DIGITOWORLD.COM

LE BIEN ETRE AU QUOTIDIEN

. La première technique :« Pendant la caresse, Douce Princesse, entre dans cette caresse comme dans une vie qui n'a pas de fin. »

. La première technique :« Pendant la caresse, Douce Princesse, entre dans cette caresse comme dans une vie qui n'a pas de fin. »

 « Pendant l'amour, Douce Princesse, entre dans cet amour comme dans une vie qui n'a pas de fin. » Shiva commence par parler de l'amour. La première technique évoque l'amour, parce que, dans votre expérience, c'est le moment où vous étés le plus, détendu. Il est impossible de vous relaxer si vous ne/pouvez pas aimer. Si vous parvenez à vous relaxer, votre vie deviendra une vie d'amour.

Celui qui est tendu ne peut pas aimer. Pourquoi ? Parce que sa vie se compose de buts à atteindre. Il peut gagner de l'argent, mais il ne peut aimer parce que l'amour est sans but. L'amour n'est pas une commodité. On ne peut pas l'accumuler, on ne peut pas le monnayer, on ne peut pas s'en servir pour renforcer son ego. En réalité, l'amour est l'acte le plus absurde qui soit, sans aucune signification, sans aucun but. Il existe en soi, pour soi.

 

Vous gagnez de l'argent POUR quelque chose; c'est un moyen. Vous construisez une maison pour que quelqu'un l'habite; c'est un moyen. L'amour n'est pas un moyen. Pourquoi aimez-vous ? Dans quel but aimez vous ? L'amour est la fin en soi. Voilà pourquoi un esprit calculateur, logique, un esprit qui pense toujours en termes de buts à atteindre, ne peut pas aimer. Il ne peut pas aimer, et, de plus, la tension l'habite parce qu'un but ne peut être satisfait que dans l'avenir jamais ici et maintenant.

 Vous construisez une maison: vous ne pouvez pas y habiter MAINTENANT. Il faut d'abord la construire. Vous travaillez pour gagner de l'argent, l'argent viendra plus tard. Les moyens, vous les utilisez maintenant, les fins viendront plus tard.   

L’amour, lui, est toujours là; il n'a pas d'avenir. C'est pour cette raison que l'amour est si proche de la méditation, que la mort est si proche de la méditation parce que la mort est toujours ici et maintenant. Elle ne peut pas se produire dans l'avenir. Elle ne peut pas se produire dans le passé. Vous ne pouvez mourir que dans le présent. Le passé n'existe plus, comment pourriez-vous mourir dans le passé ? L'avenir n'existe pas encore, comment pourriez-vous mourir dans l'avenir ?

 La mort, l'amour, la méditation, existent dans le présent. Si vous avez peur de la mort, vous ne pouvez pas aimer. Si vous avez peur de l'amour, vous ne pouvez pas méditer. Si vous avez peur de la méditation, votre vie sera inutile -inutile non pas dans le sens qu'elle pourrait servir un but, mais dans le sens qu'elle sera à tout jamais dépourvue de félicité. Ce sera une vie futile.

Il peut vous sembler étrange que j'associe ces trois choses : l'amour, la méditation et la mort. Mais ce sont des expériences similaires. Si vous pouvez entrer dans l'une, vous pouvez égale- ment entrer dans les deux autres.

 Civa dit: I( pendant la caresse (l'amour), Douce Princesse, entre dans cette caresse comme dans une vie qui ,,'a pas de fin. »

Qu'est-ce que cela signifie ? Bien des choses. D'abord, pendant l'amour, le passé cesse d'exister, l'avenir n'est pas. Vous entrez dans la dimension du présent. Vous êtes dans LE MAINTENANT. Avez-vous jamais aimé ? Si vous avez aimé, vous savez que le mental cesse de fonctionner. La sagesse populaire dit que l'amour est aveugle, extravagant, fou. En essence, c'est vrai. Les amoureux sont aveugles ; leurs yeux sont fermés au passé, à l'avenir, ils sont dans l'ici et maintenant et ils ne se préoccupent pas des conséquences de leur acte. Ils sont aveugles ! Ils sont aveugles pour ceux qui calculent, mais ce sont des voyants pour ceux qui ne calculent pas. Pour ces derniers, l'amour est le véritable regard, la véritable vision.

 Ainsi, quand on aime, le passé et l'avenir n'existent plus. Il faut alors comprendre un point plus délicat: quand le passé et l'avenir n'existent plus, peut-on appeler ce moment le présent ?   

Le présent n'existe que par rapport au passé et à l'avenir. C'est une notion toute relative. Il est absurde de parler de présent quand il n'y a plus ni passé ni avenir. C'est pour cela que Civa n'utilise pas le mot « présent ».II dit « une vie qui n'a pas de fin ». Et il veut dire « l'éternité » entrer dans « l'éternité ».

 

Nous divisons le temps en trois parties le passé, le présent, et l'avenir. Mais cette division est fausse, absolument fausse. En réalité, le temps se compose du passé et de l'avenir; le présent n'en fait pas parti. Le présent appartient à l'éternité. Ce qui est passé, c'est le temps. Ce qui va se passer, c'est le temps. Mais ce qui est, n'est pas le temps parce qu'il ne p~se jamais Le maintenant est toujours ici. Il est TOUJOURS ici! Ce maintenant est, éternel.

 

Quand vous sortez du passé, vous n'entrez jamais dans le pré- sent, vous entrez dans l'avenir. Il n'est pas un moment qui soit le présent. Du passé, vous entrez toujours dans l'avenir. Du présent, vous n'entrez jamais dans l'avenir. Vous vous enfoncez au contraire de plus en plus dans le présent. C'est la vie qui n'a pas de fin.

 

Essayons de trouver une image. Disons que le temps va du passé à l'avenir; c'est une ligne droite, une horizontale. Quand vous êtes dans le présent, vous entrez dans une autre dimension : vous vous déplacez le long d'une verticale; vers le haut ou vers le bas, vers les hauteurs ou vers les profondeurs. Mais vous ne vous déplacez jamais horizontalement. Un Bouddha, un Civa, vivent dans l'éternité, et non pas dans le temps.

 On demanda un jour à Jésus: « que se passera-t-il dans ce Royaume des Cieux ? » L’homme voulait savoir ce qui lui arriverait, si ses désirs seraient satisfaits, si la vie et la mort existaient, si la souffrance existait, s'il y avait des inférieurs et des supérieurs. Et Jésus lui répondit (cette réponse ressemble à celle d'un moine Zen) : « le temps ne sera plus ».

Il se peut que l'homme n'ait pas compris ces simples mots : « le temps ne sera plus ». Le temps ne sera plus, parce que le temps est horizontal et que le Royaume des Cieux est vertical; il est éternel. Il est toujours ici. Il suffit que vous sortiez du temps pour y pénétrer.

 

Ainsi, l'amour est la première porte. Franchissez-la et vous sortirez du temps. Tout le monde veut être aimé, tout le monde veut aimer. Mais personne ne sait pourquoi on attache tant d'importance à l'amour, pourquoi on désire tellement l'amour. Si on n'en connaît pas la véritable raison, on ne peut ni aimer ni être aimé, parce que J'amour est l'un des phénomènes les plus profonds qui soit sur cette terre.

 

On pense que chacun, tel qu'il est, est capable d'amour. Ce n'est pas le cas, et c'est pour cela que vous vous sentez frustré. L'amour représente une autre dimension. Si vous essayez d'ai- mer dans le temps, vos efforts seront vains. L'amour ne peut pas exister dans le temps.

 

Je vais vous raconter une histoire. La femme d'un prince, Meera, était amoureuse de Krishna. Et le prince en était très jaloux. Krishna n'existait plus; son corps n'existait plus. Cinq mille ans s'étaient écoulés entre l'existence physique de Krishna et celle de Meera. Comment Meera pouvait-elle être amoureuse de Krishna ?

 

Un jour, Je prince, son mari, demanda à Meera, « tu ne cesses de parler de ton amour, tu danses et tu chantes pour Krishna. Mais où est-il ? De qui es-tu si amoureuse ? Avec qui parles-tu sans cesse ? » Meera parlait à Krishna, elle chantait et dansait pour lui, elle se disputait avec lui. Aux yeux des autres, elle était folle. « Es-tu devenue folle ? Où est ton Krishna ? Qui aimes- tu ? Avec qui converses-tu ? Moi qui existe, tu m'as complète- ment oublié », ajouta le prince.

 Meera lui répondit: Krishna existe, c'est toi qui n'existes pas. Krishna est parce qu'il est éternel, il est et sera toujours. Toi, tu n'existes pas; tu n'as jamais existé. Pas un seul jour, tu n'as existé. Pas un seul jour, tu n'existeras. Alors, comment pourrais-je croire que tu existes entre ces deux non-existences ? Comment l'existence pourrait elle être entre deux non-existences ? »   

Le prince existe dans le temps. Krishna est dans l'éternité. Le prince est peut-être proche, mais la distance ne peut être détruite. Krishna peut être très loin dans le temps, mais on peut être avec lui. Dans une autre dimension. Je regarde devant moi, je vois un mur. Je lève les yeux, je vois le ciel. Quand vous regardez dans le temps, il y a toujours un mur. Quand vous regardez au-delà du temps, c'est le vaste ciel, l'infini. L'amour ouvre la porte de l'infini, de l'éternité de l'Existence. S'il vous est arrivé d'aimer, l'amour peut être une technique de méditation. « Pendant l'amour, Douce Princesse, entre dan~ cet amour comme dans une vie qui n'a pas de fin.»

 Ne restez pas à l'extérieur de l'amour. Devenez amour et entrez dans l'éternité. Quand vous aimez quelqu'un, êtes-vous là, en tant qu'amoureux ? Si vous êtes là, alors, vous êtes dans le temps et votre amour n'est pas vrai. Si vous êtes encore là, si vous pouvez dire, « je suis », vous êtes peut-être proche physiquement, mais spirituellement, vous êtes à l'autre pôle.

Dans l'amour, VOUS ne devez pas être. Seul, l'amour doit être. Devenez l'amour. Pendant que vous caressez votre aimé, devenez la caresse. Pendant le baiser, ne soyez pas celui qui embrasse ou celui qui est embrassé. Soyez le baiser. Oubliez votre ego totalement; dissolvez-vous dans l'acte. Enfoncez-vous si profondément dans l'acte que celui qui agit n'existe plus. L'amour est l'approche la plus aisée pour dissoudre l'ego. Ceux qui ont un ego puissant ne peuvent pas aimer. Ils parlent de l'amour; ils chantent l'amour; ils écrivent sur l'amour, mais ils ne peuvent pas aimer. L'ego ne peut pas aimer !

 Civa dit, devenez « amour ». Pendant l'étreinte, devenez l'étreinte, devenez le baiser. Oubliez vous si totalement que vous puissiez dire, « je ne suis plus. Seul, l'amour existe.» Alors, ce n'est plus le coeur qui bat, mais l'amour; ce n'est plus le sang qui circule, mais l'amour, ce ne sont plus les yeux qui voient, mais l'amour; ce ne sont plus les mains qui touchent,.mais l'amour.

Devenez amour et entrez dans la vie qui n'a pas de fin. L'amour vous fait entrer brusquement dans une autre dimension, vous êtes hors du temps. Devant l'éternité, l'amour peut devenir une méditation profonde la plus profonde qui soit. Ceux qui aiment connaissent parfois ce que les saints eux-mêmes ne connaissent pas. Ceux qui aiment touchent parfois ce centre dont certains yogis ne s'approchent pas. Mais vous ne ferez que l'entrevoir si vous ne transformez pas votre amour en méditation. Vous comprenez peut-être maintenant pourquoi le tantrisme parle si souvent de l'amour et du sexe. Parce que l'amour est la porte naturelle la plus accessible pour transcender ce monde le plan horizontal.

 

Regardez Civa et sa conjointe Devi. Regardez-les ! On ne dirait pas qu'ils sont deux. Ils ne font qu'un. Cette union est si profonde qu'on l'a traduite en symboles. Nous avons tous vu un lingam. C'est le symbole phallique, le sexe, de Civa. Mais il n'est jamais seul. Il s'enfonce dans le vagin de Devi.

 Les anciens Hindous avaient plus d'audace que nous. Mainte- nant, on ne se rappelle plus que c'est un symbole phallique. Nous l'avons oublié. Nous avons voulu l'oublier.

Jung rapporte, dans son autobiographie, dans ses mémoires, un incident très drôle à ce sujet. Au cours d'un voyage en Inde, il alla visiter le temple de Kornark, et dans ce temple, il y a beaucoup de lingams. Le guide qui lui faisait visiter le temple lui donnait toutes les explications nécessaires, en évitant soigneusement de parler des lingams. Or, il yen avait tant qu'on ne pouvait les ignorer. Jung qui connaissait leur signification, ne cessait de demander à son guide, pour s'amuser, « mais ça, qu'est-ce que c'est ? » Alors, au bout d'un moment, le guide lui dit enfin à l'oreille, « je vous le dirai quand nous serons sortis d'ici. C'est un sujet délicat. »

 

Une fois sortis du temple, le guide s'approcha de Jung pour lui dire, vous n'auriez pas da me poser cette question devant d'autres personnes. C'est un secret. » Et il lui murmura à l'oreille, « ce sont nos parties sexuelles ».

 

A son retour, Jung raconta cette anecdote à Heinrich Zimmer , un spécialiste de la pensée, des mythes, de la philosophie orientale. Zimmer est l'un des plus grands esprits qui aient essayé de pénétrer la pensée indienne. Il aimait l'Inde et son approche non logique, mystique, de la vie. Il s'amusa beaucoup de l'histoire et dit, « voilà qui change un peu. J'entends toujours parler des grands hommes de l'Inde Bouddha, Krishna, Mahavir mais on ne me raconte jamais d'histoires sur les Indiens. 

 

L'amour de Civa est la grande porte. Et pour Civa, le sexe n'est pas une chose condamnable. Pour lui, le sexe est la graine, et l'amour est la fleur qui en naît. Et si vous condamnez la graine, vous condamnez la fleur. C'est à partir du sexe que naît l'amour. S'il ne naît pas, c'est que le sexe est mutilé. Condamnez la mutilation, et non pas le sexe. L'amour doit fleurir. Le sexe doit devenir amour. S'il ne devient pas amour, ce n'est pas de sa faute. C'est de la vôtre.

 Le sexe doit se transformer en amour: voilà ce qu'enseigne le tantrisme. Et l'amour doit se transformer en lumière. En méditation, le dernier, l'ultime sommet mystique. Et comment transforme-t-on l'amour ? En devenant l'acte et non plus l’acteur. Soyez l'amour. Alors, ce ne sera plus votre amour, mon amour, ou celui de quelqu'un d'autre: ce sera simplement l'AMOUR. Quand vous n'êtes plus là, quand vous atteignez la source ou le courant Ultime, quand vous aimez, ce n'est pas vous qui aimez. Quand l'amour vous a englouti, vous disparaissez; vous n'êtes plus qu'un flux d'énergie.

D.H. Lawrence, un des esprits les plus créateurs de cet âge, était, consciemment ou inconsciemment, un adepte du tantrisme. L'Occident l'a condamné. On a interdit ses livres. On l'a traîné devant les tribunaux simplement parce qu'il disait, « l'énergie sexuelle est la seule énergie. Si vous la condamnez, si vous la supprimez, vous commettez un crime contre l'univers, et vous ne serez jamais en mesure de connaître son ultime expression. C'est parce que vous la supprimez qu'elle devient laide et c'est ainsi que vous pouvez la condamner.

 

Les prêtres, les moralistes, ceux qu'on appelle les chefs spirituels, Papes, Shankaracharya (leaders religieux indiens) et autres, s'acharnent à condamner le sexe, sous prétexte que c'est une chose laide. Quand on supprime l'énergie sexuelle, elle devient laide; alors, ils peuvent dire, « Regardez! Ce que nous disons est vrai. Vous en êtes la preuve. Regardez! Ce que vous faites est laid, et vous le savez.

 

Mais le sexe n'est pas une chose laide. Ce sont ces prêtres qui l'ont rendu ainsi. Et dans la mesure où ils ont réussi, ils ont prouvé qu'ils avaient raison. Et comme vous les croyez, vous en faites quelque chose d'encore plus laid -de plus en plus laid.

 

L'énergie sexuelle est innocente: c'est un courant de la vie, c'est l'Existence qui palpite en vous. Ne la mutilez pas! Laissez la s'élever vers les plus hauts sommets. Laissez-la se transformer en amour. Quelle est la différence ? Quand le sexe reste au niveau du sexe, vous exploitez l'autre. L'autre n'est qu'un instrument que vous utilisez pour le jeter après. Quand le sexe devient amour, l'autre n'est plus un instrument que vous exploitez il n'y a plus vraiment un autre. Quand vous aimez, l'autre devient primordial, unique.

 Vous n'exploitez pas l'autre. Au contraire, vous êtes tous deux unis dans une profonde expérience. Vous êtes les partenaires d'une profonde expérience; il n'y a plus ni exploiteur ni exploité. Vous vous aidez l'un l'autre à entrer dans un monde différent. Le sexe est exploitation de l'autre. L’amour, c'est l'exploration, ensemble, d'un monde nouveau. Si cette exploration n'est pas seulement momentanée, si cette exploration devient méditation -si vous pouvez vous oublier complètement, que celui qui aime et celui qui est aimé disparaissent, et qu'il ne reste plus qu'un flot d'amour, alors, dit Civa, « l'éternité est à vous ».    

Vous êtes ici : Accueil MEDITATION . La première technique :« Pendant la caresse, Douce Princesse, entre dans cette caresse comme dans une vie qui n'a pas de fin. »