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LE BIEN ETRE AU QUOTIDIEN

Ces techniques, ces méthodes, on ne peut pas les comprendre intellectuellement.

Ces techniques, ces méthodes, on ne peut pas les comprendre intellectuellement.

 

 J'essaie donc l'impossible. Pourquoi ? Si on ne peut pas les comprendre intellectuellement, quel est le sens de mon discours ? On ne peut pas les comprendre intellectuellement mais il n'y a pas d'autre façon de vous faire prendre conscience de certaines techniques qui pourraient changer votre vie totalement. Vous ne pouvez comprendre que ce qui se rapporte à. l'intellect et c'est là que se trouve le problème. Vous ne pouvez comprendre que ce qui relève de l’intellect. Et ces techniques ne peuvent être comprises intellectuellement. Alors, comment communiquer ?

Ou bien il faut que vous deveniez capable de comprendre sans faire appel à l'intellect, ou il faut trouver une méthode telle qu'on puisse comprendre ces techniques intellectuellement. La première proposition n'est pas possible, mais la seconde l'est.

Il faudra donc que vous commenciez à pratiquer ces méthodes intellectuellement. Mais il faut aussi que vous ne vous accrochiez pas au côté intellectuel. Quand je dis, « faites », essayez de faire. Si quelque chose commence à se produire en vous, alors, vous serez capable de rejeter votre intellect et de me comprendre directement, sans intellect, sans méditation, sans médiateur. Mais il faut que vous commenciez par faire quelque chose. Nous pouvons parler et parler pendant des années. Il y aura de plus en plus de choses dans votre mental mais cela ne vous sera d'aucun secours. Au contraire, cela peut vous être nuisible, semer la con- fusion en vous. Il n'est pas bon de savoir trop de choses. Il est bon d'en savoir peu et de les mettre en pratique. Une seule technique peut vous être utile; ce qu'on fait est toujours utile. Pour quoi est-ce difficile pour vous de « faire)) ?

Parce qu'il y a en vous quelque part, profondément enfouie, une certaine peur. La peur que quelque chose se produise. Cela peut vous sembler paradoxal, mais j'ai vu tant de personnes qui croyaient qu'elles voulaient changer. Qui disaient qu'elles avaient besoin de méditer, d'entreprendre une transformation profonde. Mais en fait, elles avaient peur. Parce que l'homme n'est pas simple. Il demande ce qu'il faut faire sans jamais le faire. Pourquoi, dans ce cas, la plupart des gens continuent à demander ? Pour se leurrer tout simplement, pour se faire croire qu'ils ont vraiment envie de changer. Pour se donner une façade, l'apparence qu'ils ont vraiment, sincèrement, envie de changer. Et c'est ainsi qu'ils vont de Guru en Guru, qu'ils essaient de trouver, qu'ils essaient sans jamais rien faire. Parce que, au plus profond d'eux-mêmes, ils ont peur.

Eric Fromm a écrit un livre, « La peur de la liberté)). Le titre paraît contradictoire. Tout le monde croit aimer la liberté. Tout le monde croit s'efforcer de trouver la liberté dans ce monde et dans « l'autre)) aussi. Nous voulons le Moksha la Libération. Nous voulons êtres libres de toutes limitations, de tout esclavage. Nous voulons être totalement libres. Mais Eric Fromm affirme que l'homme a peur de la liberté. Nous le voulons, nous ne cessons de dire que nous le voulons, nous essayons de nous convaincre que nous le voulons, mais au plus profond de nous-mêmes, nous en avons peur. Nous avons peur de la liberté. Pourquoi ? Pourquoi cette dualité ?

La liberté crée la peur et la méditation est la plus profonde des libertés. Car elle ne vous libère pas seulement des limites extérieures ; elle vous libère de l'esclavage intérieur. ElIe vous libère du mental, la base de l'esclavage. ElIe vous libère du passé tout entier. Dès l'instant que votre mental disparaît, le passé disparaît. Vous transcendez l'histoire. Il n'y a plus de société, de religion, d'écritures, de traditions, parce que tout cela asa demeure dans le mental. Il n'y a plus de passé, plus d'avenir, parce que le passé et l'avenir font partie de l'abstraction, de la mémoire de l'imagination.

A cet instant, vous êtes ici et maintenant, dans le présent. Il n'y a plus d'avenir, il y a maintenant, maintenant, et maintenant un éternel maintenant. Alors, vous êtes totalement libéré. Vous transcendez toute tradition, toute histoire, votre corps, votre mental. Vous êtes libéré de la peur. Au milieu d'une telle liberté, où serez-VOUS ? Pouvez-vous exister ? Dans une telle liberté, une telle vastitude, est-il possible que votre petit « moi) existe encore votre ego ? Pouvez-vous dire « je suis" ?

Vous pouvez dire « je suis dans l’esclavage)) parce que vous connaissez votre esclavage. Quand il n'y a plus d'esclavage, il n'y a plus de limites. Vous n'êtes plus qu'un état rien de plus; un néant absolu, un vide absolu. C'est cela qui crée la peur. C'est pour cela qu'on ne cesse de parler de méditation, sans jamais rien faire.

Tous les problèmes partent de cette peur. Sentez cette peur. Si vous reconnaissez son existence, elle disparaîtra. Si vous ne reconnaissez pas son existence, elle persistera. Etes-vous prêt à mourir dans le sens spirituel du terme ? Etes-vous prêt à n'être PLUS?

 

Quand quelqu'un venait voir Bouddha, ce dernier lui disait, « la vérité fondamentale est que vous n'êtes pas. Et parce que vous n'êtes pas, vous ne pouvez pas mourir, vous ne pouvez pas naître. Et parce que vous n'êtes pas, vous ne pouvez pas souffrir, être esclave. Etes-vous prêt à accepter cette vérité ? Si vous n'êtes pas prêt, alors, n'essayez pas de méditer maintenant. Essayez d'abord de savoir si vous êtes vraiment ou si vous n'êtes pas. Méditez sur cette question. Y a-t-il un moi ? Le moi a-t-il une substance ou n'êtes-vous qu'une combinaison d'éléments ? »

Si vous cherchez vraiment, vous découvrirez que votre corps est une combinaison d'éléments. Une chose vous vient de votre père, une autre de votre mère, et le reste n'est que nourriture transformée. Voilà votre corps; et dans ce corps, vous n'êtes PAS. Il n'y a pas de moi. Considérez votre mental: certaines choses sont venues d'ici, d'autres de là. Le mental n'a rien d'original. Ce n'est qu'une accumulation d'informations.

Essayez de découvrir s'il y a un moi dans votre mental. Si vous réfléchissez profondément, vous découvrirez que votre personnage ressemble à un oignon. On peut peler une peau après l'autre. On peut continuer à peler l'oignon pour finalement n'arriver à rien. Quand on a enlevé toutes les pelures, il n'y a rien. Le corps et l'esprit sont comme des oignons. Quand vous avez pelé corps et mental, il n'y a plus qu'un vide, un abîme, un néant sans fond. Bouddha appelle cela « Shunya.

La rencontre avec ce Shunya, avec ce Vide, crée la peur. Cette peur est là. Vous savez, au plus profond de vous-même, qu'il y a ce vide, mais vous ne pouvez pas vous empêcher d'avoir peur. Quoi que vous fassiez, la peur sera là à moins que vous ne l'affrontiez. C'est la seule manière de la faire disparaître. Quand vous aurez affronté ce néant, quand vous saurez qu'en vous il n'y a qu'un espace vide, le Shunya, alors, la peur disparaîtra. Alors, la peur ne peut plus exister, parce que ce Shunya. ce Néant, ne peut être détruit. Ce Néant ne peut mourir. Ce qui allait mourir n'est plus. Ce n'était que des pelures d'oignons.

C'est pour cette raison que, souvent, au cours d'une profonde méditation, quand on approche de ce vide, on a peur, on commence à trembler. On a l'impression qu'on va mourir. On veut échapper à ce néant. On veut retrouver le monde. Et nombreux sont ceux qui y retournent. Et ils n'essaient plus jamais. Et, à mon avis, vous tous ici présents avez essayé, dans cette vie ou dans une autre, une technique de méditation. Vous vous êtes approchés du néant et puis la peur vous a saisis et vous vous êtes enfuis. Et au plus profond de vous, ce souvenir est là. Il est là et il est devenu l'obstacle. A chaque fois que vous pensez à la méditation, ce souvenir, enfoui dans votre subconscient, vous trou- ble et vous incite à ne pas recommencer.

II est difficile de trouver un homme (et j'en ai rencontré beaucoup) qui n'ait pas essayé au moins une fois dans sa vie d'entrer en méditation. Le souvenir est là, mais vous n'en êtes pas conscient. Vous ne savez pas où il se cache ce souvenir,'mais il est là. Et c'est lui qui vous arrête. Si vous voulez vraiment méditer, essayez de découvrir d'où vient votre peur. Soyez sincère. Avez- vous peur ? Si vous avez peur, il faut d'abord régler le problème de cette peur avant d'aborder la méditation.

Bouddha utilisait de nombreux stratagèmes. Il arrivait que, quelquefois, quelqu'un lui dise, « j'ai peur ». Et c'est une nécessité. II faut dire à votre Maître que vous avez peur. Il est inutile d'essayer de le tromper. Vous vous trompez vous-même. Quand quelqu'un lui disait qu'il avait peur, Bouddha répondait, « vous remplissez ainsi la première exigence ». Si vous dites vous-même que vous avez peur de méditer, il est 'possible de faire quelque chose. On peut faire quelque chose, parce que vous êtes assez sincère pour dévoiler une chose profonde. Mais quelle est cette peur ? Méditez là-dessus. Creusez, pour essayer de découvrir son origine, sa source.

Toute peur est fondamentalement liée à la mort TOUTE PEUR! Quelle que soit sa forme, quelle que soit sa nature, toute peur est liée à la mort. Si vous creusez profondément en vous, vous découvrirez que c'est de la mort que vous avez peur.

Quand quelqu'un venait voir Bouddha pour lui dire, « j'ai peur de la mort; voilà ce que j'ai découvert dans ma méditation », Bouddha disait alors, va au ghat où l'on brûle les morts -va au cimetière et médite en regardant les bûchers funéraires. Tous les jours, des gens meurent et on les brûle. Va au marghat et médite en contemplant le bûcher funéraire. Quand les membres de la famille seront partis, toi, reste là. Contemple le feu, le cadavre qui brûle. Quand il n'y aura plus que des cendres, contemple les cendres. Ne pense pas. Médite. Trois mois, six mois, neuf mois.

« Quand il sera devenu certain pour toi qu'on ne peut échapper à la mort, quand il sera devenu absolument certain pour toi que le chemin de la vie mène à la mort, que la vie est mort, qu'il n'y a pas moyen d'y échapper, que tu es déjà dedans, alors, seulement, tu viendras me voir. »

Après avoir vu des cadavres brûler jours et nuits, se dissoudre en cendres il ne reste plus qu'une fumée qui disparaît elle aussi après avoir médité pendant des mois, une certitude s'élèvera : la certitude que la mort est certaine. C'est même, en réalité, la seule certitude. La seule certitude dans la vie, c'est la mort. Tout le reste est incertain. Cet événement peut ou peut ne pas se produire, mais on ne peut pas dire que la mort peut ou ne peut pas arriver. Elle est. Elle est déjà arrivée. Au moment où vous entrez dans la vie, vous entrez dans la mort. on ne peut rien faire à cela.

Quand on s'est pénétré de la certitude de la mort, la peur disparaît. Si la mort doit être, la peur disparaît. Si on peut faire quelque chose, si l'on croit que l'on peut faire quelque chose, la peur persiste. Si on ne peut rien faire, si on est déjà dans la mort, il est absolument certain que la peur disparaîtra. Et ce n'est que lorsque la peur de la mort disparaissait que Bouddha permettait de se livrer à la méditation.

Vous aussi, entrez profondément dans votre esprit. Ces techniques ne vous seront utiles que lorsque vos barrières intérieures seront brisées, quand la peur intérieure disparaîtra et que vous serez certain que la mort est la réalité. Même si méditation signifie mort, vous n'aurez pas peur. Même si la méditation vous apporte la mort, vous n'aurez pas peur. Ce n'est qu'à ce moment là que vous serez libre, que vous pourrez bouger et bouger à la vitesse d'une fusée, parce que les barrières ne seront plus.

 

Ce n'est pas la distance qui prend du temps, ce sont les barrières. Vous pourriez « bouger » à l'instant même s'il n'y avait pas de barrières. C'est une course d'obstacles et c'est vous qui ne cessez d'en ajouter toujours d'autres. Vous êtes heureux quand vous avez franchi un obstacle. Vous êtes heureux après avoir franchi l'obstacle. Mais l'ironie de la chose, la folie, c'est que c'est vous qui avez placé l'obstacle. VOUS. L'obstacle n'a jamais été là. Vous ne cessez de placer des obstacles, pour pouvoir les sauter. Vous tournez en rond, sans jamais atteindre le centre du cercle.

Le mental crée des obstacles parce qu'il peur. Il vous fournira toutes les explications possibles pour que vous n'entriez pas en méditation. Ne le croyez pas. Creusez en vous. Découvrez la cause fondamentale. Pourquoi parlerait-on toujours de nourriture sans jamais manger ? Pourquoi parlerait-on d'amour sans jamais le faire ? Alors, le discours devient une obsession, une compulsion. On croit que le fait de parler équivaut à faire. En parlant, on a l'impression de faire quelque chose. On est content. On « fait » quelque chose. Ne serait-ce que parler, ou lire, ou écouter.

Ce n'est pas faire. C'est une illusion. Ne tombez pas dans ce piège.

 

les méthodes non pas pour nourrir votre intellect, non pas pour vous donner des connaissances supplémentaires, non pas pour vous rendre mieux informé. Je n'essaie pas de faire de vous une grosse tête. Si je vous parle, c'est parce qu'une technique, une technique particulière, peut changer votre vie.

Mais quelle que soit la méthode qui vous attire, n'en parlez pas! Faites-la ! Restez silencieux et faites-la. Votre mental ne manquera pas d'élever de nombreuses questions. Réfléchissez d'abord avant de me poser des questions. Demandez-vous d'abord si ces questions sont importantes ou si ce n'est qu'une ruse de votre mental.

Faites. Vous poserez des questions après. Alors, elles seront pertinentes. Je sais quelles sont les questions qu'on pose quand on pratique une méthode et je sais quelles sont celles qu'on pose par curiosité, pour satisfaire l'intellect. Et petit à petit, je ne répondrai plus à vos questions intellectuelles. Faites quelque chose. Alors, vos questions auront une signification.

Quand on dit: « cet exercice est très simple ", c'est qu'on ne ra pas encore fait. Ce n'est PAS si facile. Il faut que je le répète encore, VOUS ETES DEJA LA VERITE. IL SUFFIT D'EN PRENDRE CONSCIENCE. Il ne s'agit pas d'aller ailleurs. Il faut que vous entriez dans vous-même. Et cela est possible à cet instant même. Si vous pouviez laisser de côté votre mental vous y parviendriez ici et maintenant.

Ces techniques servent à éliminer votre intellect. Elles ne sont pas vraiment faites pour la méditation. Eliminez votre mental. Quand il ne sera plus là, VOUS SEREZ !

 

 

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